Son surnom était au programme, pendant de nombreuses années. Parmi les stars internationales du tennis de table des années 80 et 90, rares étaient celles qui se déplaçaient aussi vite que Steffen Fetzner, qui ne mesurait en outre que 1,69 m – Le rapprochement avec le dessin animé Speedy Gonzales, la souris la plus rapide du Mexique, était donc évident. Dès son tout premier stage au niveau fédéral, Steffen Fetzner a été baptisé « Speedy » par Klaus Hamm, alors membre de l´effectif national, et cela ne lui a jamais posé de problème. « C'était fondé et correspondait bien, je pouvais à peine regarder par-dessus la table et j'étais aussi relativement rapide », décrit-il.

Même si aujourd'hui, à 53 ans, il n'est plus aussi rapide sur ses jambes qu'autrefois, Steffen Fetzner est resté Speedy pour presque tous ceux qui le connaissent. Et ceux qui le connaissent sont nombreux. Car il a toujours été du genre communicatif et sociable. Il n´est jamais devenu imbu de sa personne, malgré tous ses succès, mais a toujours été proche du public, une star qu'on peut toucher.

Cela ne va pas de soi. En effet, lorsqu'il a remporté l'or en double avec Jörg Roßkopf aux Championnats du monde de 1989, devant 10 000 fans en délire dans la Westfalenhalle de Dortmund pleine à craquer, lorsqu'il a écrit une partie de l'histoire du tennis de table et est devenu une légende, Speedy n'avait même pas encore 21 ans. La vague d'enthousiasme déclenchée par le duo allemand, le boom du tennis de table dans les semaines et les mois qui ont suivi : Tout cela peut aussi facilement influencer et changer un jeune homme. Mais pas Steffen Fetzner.

« Quand j'ai déménagé dans un internat sportif, je n'avais que 13 ans. »

D'innombrables autres succès ont suivi, dont la médaille d'argent en double avec Roßkopf aux Jeux Olympiques de 1992 et deux médailles de bronze avec la sélection allemande aux championnats du monde de 1993 et 1997, sept médailles au total aux championnats d'Europe, ainsi que 203 matchs internationaux. Mais Fetzner est toujours resté fidèle à lui-même : il est resté ce Speedy que les fans aimaient.

Bien sûr, tout cela lui est tombé dessus très tôt, confirme-t-il, « mais j'ai aussi quitté la maison très tôt. Quand j'ai déménagé dans un internat sportif, je n'avais que 13 ans », rappelle-t-il. Et au Borussia Düsseldorf, le club avec lequel il a gagné pendant dix ans tout ce qu'il y a à gagner niveau club, « nous avions un environnement qui nous empêchait de perdre la réalité de vue ». Typiquement Fetzner : c'est toujours un type modeste qui, lorsqu'il s'agit de distribuer les lauriers, montre souvent du doigt ses compagnons et coéquipiers.

Pourtant, il est tout sauf timide. Steffen Fetzner a toujours eu le courage de ses opinions, il est totalement engagé et authentique, et il a appris très tôt à s'imposer. Ce sont des qualités qui l'aident aujourd'hui, car depuis mi 2010, il occupe un poste à responsabilité chez DONIC. Après avoir terminé sa carrière internationale, Speedy a d'abord travaillé quelques années comme entraîneur à Grenzau, où il a également suivi une formation d'employé de bureau chez Toto-Lotto. Il a ensuite répondu à l'appel du Qatar pour y devenir entraîneur en chef de l'Aspire Sports Academy pendant trois ans.

Mais ce n'était pas le job de ses rêves, devenir entraîneur n'a jamais été son objectif. « Je me suis demandé très tôt : que feras-tu après ta carrière ? Et je me suis toujours dit : Rossi (le partenaire de double de Speedy, Jörg Roßkopf) sera entraîneur et je travaillerai dans le management. C'était mon rêve ». Ce rêve, Speedy le vit depuis douze ans.

« Avant même de venir ici, DONIC était pour moi une marque très respectée dans le monde entier. »

En tant que chef de produit, il est responsable du développement des revêtements et des bois chez DONIC. En tant que manager promotionnel, il s'occupe également des joueurs sous contrat de la marque traditionnelle allemande, dont font partie les trois légendes suédoises du tennis de table Jan-Ove Waldner, Jörgen Persson et Mikael Appelgren.

Dans ces deux fonctions, il bénéficie de ses compétences et de son expérience d´ancien joueur de classe mondiale, mais aussi de sa personnalité. Celui qui souhaites concevoir et développer les revêtements et bois actuels, qui sont produits de manière plus précise que jamais, réaliser les derniers ajustements, doit non seulement comprendre et connaître le sujet, mais doit également avoir un toucher de balle suffisant afin de pouvoir juger. Et seul celui qui a l'œil pour découvrir les stars de demain peut prendre les bonnes décisions lors de la sélection et de l'engagement de joueurs sous contrat.

Dans ces deux domaines, il faut toutefois aussi savoir gérer correctement les partenaires. « Le contact que l'on entretient avec les joueurs, c'est important. Ils doivent se sentir entre de bonnes mains chez nous », explique Speedy. Cela vaut bien sûr aussi pour les collaborateurs des entreprises partenaires et des fournisseurs avec lesquels DONIC traite dans le monde entier.

Dans le tennis de table international, une petite élite où tout le monde se connaît, la confiance est encore plus importante que dans l'anonymat de la vie commerciale d'autres secteurs. Une réputation irréprochable est ici une condition fondamentale. C'est ce que Steffen Fetzner apporte. Il a beaucoup d'humour et un bon sens des relations humaines, et il est toujours resté, au cours de toutes ces années de succès, que ce soit en tant que sportif ou dans sa carrière professionnelle, celui qu'il était déjà lorsqu'il était petit : Speedy.

« Depuis, je sais que DONIC est aussi un partenaire fiable et que j'y fais partie d'une grande famille. »

Il est également resté fidèle à ses amours : Il continue à jouer au tennis de table. De nombreuses stars internationales sont trop vaniteuses pour rester actives même en deuxième ou troisième division. Ce n'est pas le cas de Steffen Fetzner. « J'aime jouer, et je ne peux pas non plus m'imaginer d’arrêter complètement. » Cependant, en raison de son âge, il pratique désormais son hobby avec moins d´efforts. « Parce que je n'en peux plus avec mon dos », dit-il.

Avec son club actuel, l'Oldenburger TB, il a remporté plusieurs fois le championnat allemand des seniors. Le temps lui manque pour jouer plus régulièrement, mais il s'entraîne régulièrement dans son entreprise, où il teste chaque semaine du nouveau matériel, entre autres avec Frank Schreiner, le directeur de DONIC. Le revers de Speedy est toujours aussi impressionnant, et 2084 points TTR sont un chiffre impressionnant pour un homme de 53 ans.

En tout cas, il n’était clairement pas sollicité dans la Verbandsliga, où il a aidé la réserve d'Oldenburg lors de cinq matchs au cours de la saison 2020/21 : Au cours de ses dix simples, il n'a perdu qu'un seul set au total. « Je pourrais encore jouer dans la Oberliga », dit Speedy. Et il veut rester dans le sport encore longtemps. « Il n'y a rien de plus beau que de pouvoir faire de son hobby un métier », dit-il. « Je viens du tennis de table, j'aime le tennis de table, et je resterai dans le tennis de table. »